Troubles de la vue

La myopie

La myopie correspond à un trouble de la réfraction où l’œil est trop puissant par rapport à sa longueur. La lumière est focalisée en avant de la rétine, et non pas sur la rétine : le patient myope peut donc avoir une vision de près nette mais sa vision de loin sera floue. La puissance du verre concave à mettre devant l’oeil défini le degré de myopie. La myopie est dite forte lorsque celle-ci dépasse -6 dioptries (myopie réfractive) ou que l’œil a une longueur supérieure à 26 mm (myopie axile).

La prévalence de la myopie (15 à 20% de la population dans les pays occidentaux) augmente chaque année depuis des décennies.

La myopie se détecte à l’aide d’un réfracteur automatique par un orthoptiste ou le médecin. Cet examen rapide et efficace se fait en routine lors de la consultation. Si le praticien constate une myopie rapidement évolutive ou associée à un astigmatisme important, un examen complémentaire par instillation de gouttes (cyclopentolate/Skiacol ou atropine) ou une topographie cornéenne peuvent être réalisés.

Le traitement préventif de la myopie commence dès la petite enfance ; il est essentiel de privilégier les activités en plein air, tout en limitant au maximum le temps passé sur écran (ou en vision de près). Il peut également consister en une freination de l’allongement de l’œil, via le port la nuit de lentilles de contact rigides (Orthokératologie), ou bien par le port la journée de lunettes spéciales -type miyosmart ). Sinon, il est possible de traiter 🡪 de corriger cette myopie par des lunettes, ou des lentilles.

La chirurgie de correction de la myopie au laser s’appelle la chirurgie réfractive. Elle peut s’effectuer de différentes façons : par photokératectomie réfractive (PKR), par LASIK (laser-assisted in situ keratomileusis), ou par SMILE (Small Incision Lenticule extraction). Enfin dans le cadre de la myopie forte, la correction peut être réalisée en effectuant une chirurgie du cristallin. C’est l’équivalent d’une chirurgie de la cataracte.

En cas de myopie forte, l’œil anormalement long sera exposé au cours de la vie à un risque de complications liées à cette anatomie particulière, comme le décollement de rétine, les néovaisseaux sous rétiniens, ou le foveoschisis.

L’hypermétropie

Contrairement à l’oeil myope, l’oeil hypermétrope manque de puissance (convergence) et la lumière est focalisée en arrière de la rétine. La vision de loin et de près sont floues. Si l’hypermétropie est peu importante, les patients jeunes peuvent compenser ce trouble en accommodant (contraction du cristallin). Si l’effort d’accommodation se prolonge (lecture prolongée, travail sur écran, tablettes, smartphones, etc.), ces patients se plaignent d’une fatigue visuelle, de maux de tête, jusqu’à parfois les yeux rouges ou qui piquent, ou enfin de sensation baisse de vision de près. Souvent asymptomatique et non détectée avant 40 ans, l’hypermétropie peut se décompenser et ainsi se révéler.
L’hypermétropie est très fréquente chez l’enfant. Lors de la croissance, la longueur du globe oculaire augmente, et l’hypermétropie a tendance à disparaitre. Rarement l’hypermétropie peut etre associée à un strabisme (généralement convergent).

L’hypermétropie se détecte à l’aide d’un réfracteur automatique, par l’orthoptiste ou le médecin. Sont alors placés devant l’oeil des verres de puissance variable pour permettre la meilleure acuité visuelle corrigée (méthode subjective). Si l’hypermétropie semble masquée par à des efforts accommodatifs importants (« spasmes »), l’utilisation de gouttes (Cyclopentolate ou Atropine) peut être demandée.

La correction de l’hypermétropie se fait par des verres sphériques convexes (ou positifs) qui refocalisent les rayons lumineux sur la rétine. La chirurgie réfractive (PKR ou LASIK), peu être aussi efficace que dans le cas de la myopie.

L’astigmatisme

Chez les patients astigmates, la cornée n’a plus une forme sphérique (courbure régulière) et les rayons de courbure des deux méridiens principaux sont différents. Ainsi, sur la rétine l’image d’un point unique n’est donc plus un point, mais deux. Dans ce cas, la vision est floue de loin comme de près. L’astigmatisme s’associe souvent à une fatigue visuelle, notamment lors de la lecture.
Un astigmatisme physiologique minime est considéré comme normal chez tout le monde. Il est en revanche notable dans près de 15% des cas.

Un type particulier d’astigmatisme existe : c’est le kératocône. Une déformation irrégulière avec amincissement progressif de la cornée. Le kératocône doit être suspecté devant toute progression rapide d’un astigmatisme, chez le sujet jeune, et qui ne se corrige plus par les méthodes classiques.
L’astigmatisme se détecte à l’aide d’un réfracteur automatique, par l’orthoptiste ou le médecin. On utilise des verres cylindriques convexes (ou positifs) ou concaves (ou négatifs) qui refocalisent les rayons lumineux en un seul point sur la rétine. Les lentilles de contact permettent également de corriger l’astigmatisme, à condition que ce dernier ne soit pas trop important. La correction par chirurgie réfractive de l’astigmatisme peut s’effectuer par PKE ou LASIK.

La presbytie

La presbytie n’est pas une maladie, mais une évolution naturelle de l’oeil, un vieillissement du mécanisme visuel. C’est une perte du pouvoir accommodatif de l’œil, c’est à dire de la capacité à « faire la mise au point » sur les objets, le focus. La presbytie se manifeste par une difficulté à lire les petites lettres, un besoin d’éloigner le texte pour mieux voir, ou encore un besoin d’augmenter l’éclairage pour voir net.
Si la presbytie débute en moyenne vers 40-45 ans, chez les patients hypermétropes, la presbytie commence plus tôt. Au contraire, chez les patients myopes, elle débute plus tard. Il leur suffit souvent d’enlever leurs lunettes pour pouvoir lire de près sans difficultés. Ainsi, un sujet myope deviendra également presbyte, mais sera beaucoup moins gêné qu’un sujet hypermétrope.

Pour connaitre la correction de la presbytie, un texte est présenté de près afin d’évaluer la correction sphérique (ou « l’addition ») nécessaire à la lecture. La distance de lecture en vision de près est essentielle à connaître car la puissance de l’addition va en découler. Ainsi, que l’on soit musicien et qu’on lise sur une partition, que l’on travaille sur écran, ou bien que l’on lise des documents papier ou une tablette, il existe une variation importante de la distance séparant l’œil du support de lecture d’un sujet à un autre.

La correction de la presbytie se fait par le port de lunettes. Souvent par des verres « progressifs » : ce sont des verres dans lesquels le haut du verre est destiné à la vision de loin, et le bas du verre est utilisé pour la vision de près. Ces verres ne sont pas systématiques et des lunettes séparées de loin et de près sont aussi possibles. Enfin, il existe des verres à double foyer, ancêtres des verres progressifs, moins utilisés à l’heure actuelle, mais toujours efficaces pour les personnes ne tolérant pas les verres progressifs.
Enfin, les lentilles de contact multifocales sont aussi une alternative aux lunettes. Parfois, une « monovision », ou « bascule », avec un œil corrigé qui lit de loin et un œil corrigé différemment pour la lecture de près peut être une solution alternative très bien tolérée. Enfin, la presbytie peut également se corriger par chirurgie réfractive (ou Presbylasik).

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